Prévention clinique
Récapitulatif de la saison 1 de la Longue Sortie
Un hyper-condensé des discussions de la première saison
par
Julien Martel
23 août 2024
25
min
Les points clés de la saison 1 de la Longue Sortie
La première saison de la Longue Sortie maintenant terminée, c’est le temps de se préparer pour la prochaine et de faire un récapitulatif des discussions franchement intéressantes que j’ai eu la chance d’avoir avec mes invités exceptionnels.
Honnêtement, ce fut un succès inespéré. Bien content de voir qu'il y a un intérêt pour de l'info en prévention en santé qui va quand même assez ''deep''!
Je suis très privilégier que des gens veulent venir me parler de leur expertise et passion pendant des heures. 😂. Merci!
Quelques stats pour la saison 1:
+ Des milliers de visionnement à chaque épisode
+ Top 5 podcast francophone en santé au Canada
+ Écouté dans 57 pays!
Si vous n’avez pas eu la chance d’écouter les podcast en entier, voici sommaire hyper condensé des notions et grands thèmes abordés de chaque épisode!
On se revoit fin septembre 2024 pour la suite.
Bonne lecture.
#1 - Dr. Christophe Longpré Poirier - La psychiatrie métabolique
Cet épisode offre une exploration approfondie de l'interaction entre la santé mentale et physique, particulièrement dans le contexte de la longévité. Christophe, un psychiatre avec un passé de joueur de hockey, partage son approche holistique des soins de santé mentale, soulignant l'importance d'intégrer la santé physique et mentale.
1. L'intégration de la santé mentale et physique dans le bien-être global
La santé mentale est un élément essentiel du bien-être qui ne se résume pas à l'absence de maladie mentale. Au contraire, elle inclut la santé physique, la nutrition, le sommeil et l'activité physique, tous interconnectés dans un modèle biopsychosocial. Une approche holistique reconnaît que la dysrégulation de ces domaines peut exacerber des pathologies mentales, telles que la dépression ou l'anxiété, en influençant des systèmes biologiques communs, comme l'axe HPA (hypothalamo-hypophyso-surrénalien). Ainsi, la promotion du bien-être passe par une approche intégrative qui préconise des interventions à la fois mentales et physiques.
2. L'optimisation de la santé mentale au-delà du traitement symptomatique
L'optimisation de la santé mentale nécessite de dépasser la simple absence de symptômes pathologiques pour viser un état de bien-être durable et optimal. Cela implique une approche proactive en santé mentale, y compris des stratégies de prévention primaire et secondaire, visant à renforcer la résilience psychologique et à améliorer la qualité de vie. Les approches actuelles, centrées sur la pathologie, devraient être complétées par des interventions visant à maximiser le fonctionnement psychologique, par exemple par l'amélioration des capacités de coping, la promotion de la neuroplasticité par des interventions comportementales, et le soutien des réseaux sociaux et spirituels des individus.
3. La nécessité d'un mode de vie actif pour la santé mentale et physique
Un mode de vie actif, caractérisé par des mouvements réguliers tout au long de la journée, joue un rôle clé dans la régulation des neurotransmetteurs et des hormones du stress, contribuant ainsi à une meilleure santé mentale. Contrairement à l'idée répandue que 30 minutes d'exercice quotidien suffisent, des recherches montrent que l'activité physique doit être répartie tout au long de la journée pour maintenir une homéostasie optimale du système nerveux autonome. Des activités comme la marche, le fait de se lever fréquemment ou des tâches ménagères peuvent prévenir l'activation chronique des réponses de stress et favoriser un métabolisme sain.
4. L'interaction entre le syndrome métabolique et les troubles mentaux
Le syndrome métabolique, caractérisé par l'insulino-résistance, l'obésité viscérale et l'inflammation systémique, est étroitement lié à une altération de la santé mentale, notamment la dépression. Cette relation s'explique par des mécanismes neuroinflammatoires où des cytokines pro-inflammatoires (telles que l'IL-6 et le TNF-α) et le stress oxydatif altèrent la neuroplasticité et la neurotransmission. Une approche intégrée qui cible à la fois la santé métabolique et mentale est préconisée pour prévenir la chronicité des troubles mentaux et améliorer les résultats thérapeutiques.
La charge allostatique
5. La gestion de la charge allostatique pour prévenir les maladies chroniques
La charge allostatique, définie comme l'usure cumulative des systèmes physiologiques due au stress chronique, joue un rôle déterminant dans le développement des maladies chroniques, y compris les troubles mentaux. Les biomarqueurs de la charge allostatique, tels que la variabilité de la fréquence cardiaque, les niveaux de cortisol, et les marqueurs inflammatoires, permettent de quantifier cette charge et de prédire les trajectoires de santé. Une gestion proactive du stress, par des interventions comme la méditation, la thérapie cognitivo-comportementale ou l'exercice physique modéré, est essentielle pour réduire la charge allostatique et promouvoir la longévité.
#2 - Dr. Jonah Hébert Davies - L'Épaule
Dans cet épisode, je discute avec Jonah, un chirurgien orthopédiste spécialisé en traumatologie et en chirurgie de l’épaule. Jonah explique les différentes pathologies de l’épaule, notamment l’instabilité, les pathologies de la coiffe des rotateurs et l’arthrose, ainsi que les facteurs de risque et les symptômes associés. Il souligne également l’importance de l’examen physique dans le diagnostic et le traitement des douleurs aux épaules.
Anatomie de l’épaule
1. L’importance d’une prise en charge multidimensionnelle des pathologies de l’épaule
Les pathologies de l’épaule, telles que l’instabilité et les lésions de la coiffe des rotateurs, nécessitent une approche thérapeutique intégrée qui tient compte non seulement des aspects biomécaniques, mais aussi des facteurs génétiques, traumatiques et liés au mode de vie. Une évaluation clinique minutieuse, combinée à une compréhension approfondie des antécédents du patient, est importante pour un diagnostic précis et une prise en charge efficace. Le recours excessif à l'imagerie sans un examen physique rigoureux peut entraîner des erreurs diagnostiques et un retard dans la prise en charge appropriée.
2. Les déchirures de la coiffe des rotateurs : un défi diagnostique et thérapeutique
Les déchirures de la coiffe des rotateurs, souvent sous-diagnostiquées, sont une source majeure de douleur et de dysfonctionnement chez les patients, affectant leur qualité de vie et leur capacité à effectuer des activités quotidiennes. Ces lésions, particulièrement chez les personnes âgées, peuvent résulter de mécanismes dégénératifs ou traumatiques. Le traitement doit être individualisé, allant de la rééducation physique à la réparation chirurgicale, en tenant compte de la taille de la déchirure, de la qualité musculaire et des comorbidités du patient. Une intervention rapide est nécessaire pour prévenir la rétraction musculaire et l'infiltration graisseuse, qui compliquent la réparation.
3. L’instabilité de l’épaule : comprendre les mécanismes sous-jacents
L’instabilité de l’épaule, souvent due à des déséquilibres musculaires ou à des lésions ligamentaires, requiert une évaluation précise des stabilisateurs dynamiques et statiques de l’articulation glénohumérale. L’instabilité peut entraîner des épisodes récurrents de luxation ou de subluxation, exacerbant la dégénérescence articulaire. Le traitement implique souvent une combinaison de réhabilitation musculaire ciblée et, dans les cas sévères, une intervention chirurgicale pour restaurer la stabilité articulaire.
4. Arthrose de l’épaule : de la gestion conservatrice à l’intervention chirurgicale
L’arthrose de l’épaule, caractérisée par la dégradation du cartilage et la formation d’ostéophytes, représente un défi thérapeutique complexe, particulièrement chez les patients âgés. Les options thérapeutiques varient de la prise en charge conservatrice, incluant la viscosupplémentation et le PRP, à l’arthroplastie totale de l’épaule dans les cas avancés. L’évaluation de la concordance entre les symptômes cliniques et les résultats radiographiques est essentielle pour décider du moment et du type d’intervention.
5. Les avancées dans l’utilisation du PRP pour les pathologies de l’épaule
Le plasma riche en plaquettes (PRP) représente une option prometteuse pour la prise en charge des pathologies inflammatoires de l’épaule, notamment l’arthrose et les tendinopathies. Le PRP agit en stimulant les processus de guérison grâce à la libération de facteurs de croissance. Cependant, les preuves scientifiques sur son efficacité restent hétérogènes, et son utilisation doit être considérée dans le contexte des autres options thérapeutiques, en tenant compte des coûts et de l’absence de couverture par les assurances.
#7 Blaise Dubois - La course à pied : Bienfaits, mythes, blessures et prévention
Je me suis entretenu avec Blaise Dubois, fondateur de La Clinique du Coureur, où on revoit plusieurs concepts clés de la course à pied et on adresse certains mythes.
1. Les bénéfices cardiovasculaires et métaboliques de la course à pied
La course à pied est bien plus qu'une simple activité physique; elle joue un rôle crucial dans la prévention des maladies chroniques et l'amélioration de la longévité. Des études ont montré que la course à pied régulière améliore significativement la sensibilité à l'insuline, réduit les risques de maladies cardiovasculaires et diminue la mortalité toutes causes confondues. En plus de ces effets métaboliques, elle est associée à une densité osseuse accrue et à une meilleure santé des cartilages, contredisant les mythes selon lesquels la course à pied provoquerait l'arthrose du genou.
2. Approches individualisées pour débuter la course à pied
Les nouveaux coureurs doivent se fixer des objectifs clairs et adopter une progression lente et progressive pour développer leur tolérance au stress mécanique. Des facteurs tels que l'âge, les antécédents d'activité physique, et l'état de santé général influencent la capacité d'adaptation du corps. La stratégie d'intervalles courts de course intégrés à la marche permet de minimiser les risques de blessures en augmentant progressivement la charge mécanique, une approche soutenue par des études sur la formation d'habitudes et l'amélioration de la condition physique. Le risque de blessure est moins important si on court pratiquement tous les jours en dosant la charge d’entraînement, par rapport aux coureurs qui font 2-3 sorties par semaine.
3. La relation entre la charge mécanique et les blessures
La gestion du stress mécanique est un facteur clé pour prévenir les blessures liées à la course. Une mauvaise programmation ou une progression trop rapide augmente le risque de blessures comme les fractures de stress et les tendinopathies. Le corps s'adapte biologiquement au stress grâce à la réparation et à une tolérance accrue. Cependant, un excès de charge, surtout en présence de facteurs de risque comme l'obésité ou des antécédents de blessures, peut conduire à des pathologies. La personnalisation de la quantification du stress en fonction de l'individu est essentielle pour une gestion efficace des blessures.
4. L’impact des chaussures de course sur la performance et la prévention des blessures
Les avancées technologiques dans les chaussures de course, telles que les semelles en carbone, ont suscité beaucoup d'intérêt. Cependant, la preuve de leur efficacité pour tous les coureurs reste limitée. La recherche montre que la légèreté des chaussures contribue davantage à l'économie de course que les plaques en carbone elles-mêmes. Le poids des chaussures, la conception globale et l'effet placebo jouent un rôle dans l'amélioration des performances. Pour les débutants, des chaussures minimalistes peuvent encourager une meilleure technique de course, tandis que les coureurs avancés doivent adapter leur choix en fonction de leur style de course et de leurs besoins individuels.
5. La gestion des blessures avec l’approche PEACE & LOVE
L’approche PEACE & LOVE, développée par La Clinique du Coureur, propose une gestion des blessures axée sur la protection initiale et l'optimisation progressive de la charge. Contrairement aux méthodes traditionnelles, cette approche déconseille l'utilisation de la glace et des anti-inflammatoires, car ils peuvent entraver le processus de guérison naturelle. Les preuves scientifiques soutiennent que l'éducation du patient, l'optimisme et la vascularisation sont des éléments clés pour une récupération efficace. En combinant cette approche avec une personnalisation de la gestion des charges, les coureurs peuvent minimiser les risques de blessures récurrentes et optimiser leur rétablissement.
#9 Mélanie Olivier - Introduction à la nutrition, diètes et principes de base
Dans cet épisode j’ai parlé à Mélanie OIivier, nutritionniste sportive. Mélanie démystifie les tendances diététiques populaires et offre des conseils pratiques pour adopter une alimentation saine et soutenable dans le temps.
1. L'évolution de la nutrition sportive et l'émergence des femmes dans le domaine
Mélanie Olivier a joué un rôle central dans l'évolution de la nutrition sportive, notamment en devenant la première femme à intégrer le Comité olympique canadien en tant que nutritionniste. Son parcours démontre que la nutrition sportive ne se limite pas à la simple optimisation des performances; elle intègre également des considérations psychosociales et culturelles. Mélanie souligne l'importance d'une approche individualisée qui tient compte de la diversité des besoins en fonction du sexe, du sport pratiqué, et des objectifs spécifiques des athlètes.
2. Les défis de la nutrition dans la santé publique et l'importance d'une alimentation équilibrée
Mélanie aborde les défis actuels de la nutrition en santé publique, en particulier les carences dans les soins nutritionnels hospitaliers et les conséquences de la malnutrition sur la récupération des patients. Elle souligne que la nutrition ne se limite pas à la prescription de régimes; elle nécessite une compréhension approfondie des interactions biochimiques et des besoins physiologiques. Une alimentation équilibrée, riche en nutriments essentiels, est importante non seulement pour les athlètes, mais aussi pour la population générale, en particulier dans les contextes de maladie ou de stress. Cette perspective met en évidence la nécessité d'une éducation nutritionnelle intégrée dans les soins de santé.
3. Lutte contre les mythes nutritionnels et promotion d'une approche durable
Dans un contexte où les régimes à la mode et les solutions miracles sont omniprésents, Mélanie critique ces approches souvent simplistes et inefficaces. Elle met en avant l'importance d'une alimentation durable qui privilégie la santé à long terme plutôt que des résultats rapides et souvent temporaires. Mélanie insiste sur l'importance de préserver la masse maigre et d'éviter les régimes restrictifs qui peuvent entraîner des déficiences nutritionnelles. Elle préconise une approche personnalisée, adaptée aux besoins individuels, qui repose sur des preuves scientifiques plutôt que sur des tendances populaires.
4. L'impact de l'alimentation sur les maladies auto-immunes et inflammatoires
Mélanie explore le rôle de la nutrition dans la gestion des maladies auto-immunes et inflammatoires, soulignant l'influence potentielle de l'alimentation sur l'inflammation systémique. Elle aborde la complexité des interactions entre les aliments, l'environnement, et la santé, et met en garde contre les effets à long terme de l'exposition aux pesticides et autres perturbateurs endocriniens. Les recommandations diététiques pour ces conditions doivent être basées sur une compréhension approfondie de la biologie du patient et des mécanismes sous-jacents des maladies, tout en tenant compte des limites actuelles de la recherche.
5. La nutrition holistique et son rôle dans la santé globale
Mélanie défend une approche holistique de la nutrition, intégrant les dimensions physique, psychologique et environnementale de la santé. Elle souligne que la nutrition ne se limite pas à l'alimentation; elle inclut également des facteurs tels que le stress, l'activité physique, et les influences environnementales. Cette perspective holistique est essentielle pour comprendre l'impact de la nutrition sur la santé globale, notamment dans le contexte des maladies chroniques et de la prévention. Mélanie insiste sur l'importance d'une éducation continue et d'un suivi personnalisé pour assurer une alimentation adaptée aux besoins changeants de l'individu tout au long de sa vie.
#11 Antoine Jolicoeur Desroches : Endurance, entraînement et adaptation à la chaleur
Dans cet épisode, j'ai discuté avec Antoine Jolicoeur Desroches, un triathlète d'endurance expérimenté qui se prépare à participer à plusieurs épreuves de demi-Ironman et d'Ironman. Antoine combine sa carrière sportive avec des études doctorales en sciences de l'activité physique, en se concentrant sur l'hydratation et la performance en conditions chaudes. Il aussi auteur du livre Devenir Triathlète.
1. Acclimatation à la chaleur
L'acclimatation à la chaleur est une stratégie essentielle pour les athlètes d'endurance participant à des courses dans des environnements chauds. Cette adaptation physiologique permet d'abaisser la température corporelle de base, d'augmenter le volume plasmatique et d'améliorer la capacité de sudation, ce qui réduit le risque de surchauffe pendant l'effort. La littérature montre que ces adaptations peuvent durer jusqu'à deux semaines, mais des séances d'entretien régulières sont nécessaires pour maintenir ces bénéfices. L'acclimatation doit être réalisée de manière progressive, avec une attention particulière à l'intensité de l'exercice pour éviter le surentraînement. Les méthodes d'acclimatation incluent non seulement l'entraînement en conditions chaudes, mais aussi l'utilisation de saunas ou de bains chauds, qui se sont avérés efficaces pour simuler les effets de la chaleur sur le corps.
2. Stratégies de refroidissement et d'hydratation pour les épreuves d'endurance
Pour améliorer les performances lors de courses d'endurance comme l'Ironman, les stratégies de pré-refroidissement (utilisation de vestes rafraîchissantes ou de ceintures de glace avant l'effort) peuvent être très efficaces. Pendant l'épreuve, l'hydratation doit être ajustée en fonction des conditions spécifiques, avec une attention particulière à la perception de la soif, un indicateur naturel mais parfois sous-estimé. Les recommandations actuelles soulignent l'importance d'une approche individualisée, tenant compte des besoins spécifiques en électrolytes, notamment le sodium, pour prévenir l'hyponatrémie et optimiser la performance. Il est également important de choisir des aliments et boissons qui sont bien tolérés sur de longues périodes pour éviter les troubles gastro-intestinaux.
3. Différences physiologiques et stratégiques entre athlètes professionnels et amateurs
Les athlètes professionnels, en raison de leur capacité à maintenir un effort intense sur de longues distances, nécessitent des stratégies nutritionnelles et de gestion de l'effort très spécifiques. Contrairement aux amateurs, qui peuvent se reposer sur des données chiffrées pour ajuster leur effort, les professionnels privilégient souvent leurs sensations corporelles, ajustant leur pacing en temps réel pour maximiser leur performance. La capacité de maintenir une intensité élevée tout en gérant efficacement la fatigue et l'épuisement est une compétence clé pour se qualifier à des compétitions de haut niveau comme les championnats du monde à Hawaï.
4. L'importance de la persévérance et de l'entraînement à basse intensité dans le développement de l'endurance
La persévérance est un élément central dans la réussite des épreuves d'endurance, même pour les athlètes professionnels qui sont souvent confrontés à des moments de doute ou de tentation d'abandonner. L'entraînement à basse intensité, souvent négligé par les amateurs, est nécessaire pour développer l'endurance aérobie et optimiser l'utilisation des graisses comme source d'énergie. La fréquence cardiaque est un indicateur précieux pour ajuster les charges d'entraînement et éviter le surentraînement. Antoine souligne que la constance et la progressivité dans l'entraînement sont les clés pour atteindre des performances optimales, et ce, quel que soit le niveau de l'athlète.
5. Nutrition vegan et performance en endurance : une approche basée sur les preuves
En tant qu'athlète vegan, Antoine met en avant l'importance d'une alimentation bien planifiée pour les sportifs d'endurance, en insistant sur l'apport en vitamine B12 et en protéines végétales. Les recherches montrent que, bien que les régimes végétaliens puissent présenter des défis, ils peuvent être optimisés pour répondre aux besoins des athlètes, notamment en utilisant des compléments alimentaires et en choisissant des sources de protéines végétales variées pour assurer un apport en acides aminés essentiels. La qualité et la quantité des aliments consommés sont essentielles pour maintenir une santé optimale et une performance élevée, en particulier dans le cadre d'une alimentation à base de plantes.
#12 Dr. Raja Hatem: Cardiologie - Interventions, infarctus, soins coronariens complexes
Dans cet épisode, j'ai discuté avec le Dr. Raja Hatem, cardiologue hémodynamicien, qui nous a éclairés sur les avancées en cardiologie interventionnelle. Nous avons exploré comment ces techniques minimalement invasives révolutionnent le traitement des maladies cardiaques et sauvent des vies.
Les artères coronaires du coeur
1. La cardiologie interventionnelle : une révolution dans le traitement des maladies cardiaques
La cardiologie interventionnelle permet des interventions minimalement invasives, comme l'angioplastie coronarienne, qui ouvrent les artères obstruées sans nécessiter de chirurgie à cœur ouvert. Ces techniques ont considérablement réduit les risques de complications et ont amélioré les résultats pour les patients souffrant de maladies cardiaques graves.
2. L'importance de l'accès radial pour les interventions coronariennes
L'accès radial, une technique d'intervention via l'artère radiale, a démontré une réduction significative des complications par rapport à l'accès fémoral traditionnel. Cette approche offre une récupération plus rapide et moins de risques pour les patients, rendant les interventions encore plus sûres.
3. Les stents à élution médicamenteuse : un progrès majeur contre la resténose
L'introduction des stents à élution médicamenteuse a marqué une avancée majeure en cardiologie. Ces stents libèrent des médicaments qui empêchent la croissance cellulaire excessive dans les artères, réduisant ainsi le risque de resténose de 30-40 % à environ 10 %, un changement significatif qui a amélioré la durabilité des interventions.
4. La gestion des occlusions coronaires chroniques (CTO)
Les CTO, des blocages complets des artères coronaires persistant pendant plus de trois mois, sont parmi les plus difficiles à traiter. Les nouvelles techniques, telles que les approches rétrogrades et l'utilisation d'instruments spécialisés, ont amélioré les taux de succès des interventions CTO, offrant une meilleure qualité de vie aux patients touchés.
Ultrasonographie endovasculaire des coronaires
5. La prévention comme pierre angulaire de la santé cardiovasculaire
#13 - David Jeker, M.Sc. - Physiologie: seuils métaboliques, zones d’entraînement, optimisation
Dans cet épisode, j'ai eu le plaisir de discuter avec David Jeker, spécialiste en physiologie du sport, sur l'importance des bases biochimiques dans l'entraînement. Nous avons exploré comment les tests physiologiques peuvent être utilisés pour optimiser les performances et comment différentes zones d'intensité influencent votre condition physique.
1. Les seuils métaboliques : comprendre les bases biochimiques pour optimiser l’entraînement
David Jeker a expliqué l'importance des seuils métaboliques dans la structuration de l'entraînement pour la gestion de l’intensité. Les seuils métaboliques marquent des points spécifiques d'intensité où les systèmes énergétiques du corps changent leur mode de production d'énergie, passant de l'aérobie à l'anaérobie. Comprendre et tester ces seuils permet d'ajuster précisément les zones d'entraînement pour maximiser les adaptations physiologiques et améliorer la performance.
2. Les zones d’entraînement : ajuster l’intensité pour des gains spécifiques
Nous avons discuté des différentes zones d'entraînement, définies par rapport aux seuils métaboliques, et de leur impact sur les adaptations physiologiques. Par exemple, l'entraînement en zone 2 (aérobie de base, sous ou à LT1) améliore l'efficacité mitochondriale et la capacité à utiliser les graisses comme source d'énergie, tandis que l'entraînement en zone 4 (au deuxième seuil métabolique ou LT2) est surtout utilisé pour améliorer la tolérance à l'accumulation de lactate. David a souligné l'importance de la spécificité dans l'entraînement, où chaque zone cible des adaptations distinctes et préconise l’entraînement fortement polarisé.
3. Les tests physiologiques : un outil essentiel pour l’optimisation des performances
La plupart des gens ont une perception erronée de l’intensité. Souvent ils se retrouvent dans une zone intermédiaire (Zone 3) qui provoque une plus grande libération de cortisol, une inhibition de l’oxydation des graisses et beaucoup de fatigue. Connaître ses seuils permet de mieux calibrer l’intensité, d’éviter les blessures et augmenter la performance à long terme.
4. Gestion du stress et du temps d’entraînement : équilibrer charge et récupération
Nous avons abordé la gestion du stress et du temps d'entraînement, en soulignant l'importance de l'équilibre entre charge d'entraînement et récupération. David a présenté des stratégies pour éviter le surentraînement, telles que l'utilisation des périodes de récupération active et l'ajustement de l'intensité en fonction des données de fréquence cardiaque et de variabilité de la fréquence cardiaque (VFC). La surveillance continue de ces paramètres aide à prévenir l'épuisement et à maintenir des performances optimales sur le long terme.
5. Entraînement pour la longévité vs performance sportive : des approches différentes
David a discuté des différences entre l'entraînement pour la longévité et l'entraînement pour la performance sportive. L'entraînement pour la longévité met l'accent sur la durabilité et la santé à long terme, avec une priorité donnée à l'entraînement en zone aérobie et à la récupération. En revanche, l'entraînement pour la performance sportive peut nécessiter des périodes d'intensité plus élevée et une gestion plus rigoureuse des charges d'entraînement pour maximiser les gains spécifiques à la compétition. Ces approches nécessitent une personnalisation basée sur les objectifs individuels de l'athlète et une adaptation de la nutrition et des moyens de récupération.
#14 - Dre. Leila Laroussi: Électrophysiologie - Arythmies, mort subite, interventions
Dans cet épisode j’ai parlé à Dre. Leila Laroussi, cardiologue spécialisée en électrophysiologie. On explore les mécanismes sous-jacents aux arythmies cardiaques, les avancées technologiques dans les interventions minimales invasives, et l'importance du suivi post-ablation.
1. Le système électrique du cœur régule le rythme cardiaque.
Les noeuds sino-auriculaires et auriculo-ventriculaires jouent un rôle clé dans la génération et la propagation des signaux électriques qui coordonnent les battements cardiaques. Toute perturbation de ces circuits peut entraîner des arythmies, augmentant ainsi le risque de complications graves comme la mort subite.
2. Les technologies modernes de diagnostic des arythmies améliorent la détection précoce.
Les avancées technologiques, telles que les holters et les montres intelligentes, permettent une surveillance continue du rythme cardiaque, facilitant la détection précoce et précise des arythmies. Ces outils sont essentiels pour la gestion des patients à risque élevé, offrant une meilleure précision dans le diagnostic et l'évaluation des traitements nécessaires.
3. Les procédures d'ablation offrent une solution efficace contre les arythmies réfractaires.
Les procédures d'ablation ciblent et détruisent les foyers d'activité électrique anormale dans le cœur, réduisant ainsi la fréquence et la gravité des arythmies. Ces interventions, réalisées avec des technologies avancées comme la cartographie électro-anatomique, ont démontré une réduction significative des symptômes et un impact positif sur la qualité de vie des patients.
4. Les innovations technologiques en cardiologie permettent des interventions plus précises et sûres.
L'intégration de systèmes de cartographie avancés et de cathéters de nouvelle génération dans les procédures d'ablation a transformé les pratiques cliniques. Ces innovations permettent une personnalisation des traitements, augmentant la précision des interventions et réduisant les risques de complications pour les patients.
5. Un suivi rigoureux post-ablation
Après une ablation, le suivi médical régulier, comprenant des tests de surveillance et des ajustements thérapeutiques, est essentiel pour prévenir la récidive des arythmies et optimiser les résultats à long terme. L'éducation des patients sur les signes de récidive et la gestion de leur santé cardiaque est également fondamentale pour améliorer leur qualité de vie et minimiser les risques de complications.
#15 - Maude Bouchard, PhD - Le sommeil: physiologie, insomnie, horaires atypiques
Maude est neuropsychologue, directrice de la recherche et du développement chez la clinique Haleo.
1. La privation de sommeil en médecine est dangereuse pour la santé des médecins et la sécurité des patients.
La privation de sommeil est un problème systémique dans le milieu médical, où de longues heures de travail et des nuits sans sommeil sont souvent perçues comme une preuve de résilience. Cependant, cette pratique a des conséquences graves, tant pour les médecins que pour leurs patients. La privation chronique de sommeil réduit la vigilance, la mémoire et la capacité de prise de décision, créant un terrain fertile pour les erreurs médicales. Une étude de Gaba et Howard (2002) a démontré que le manque de sommeil peut abaisser les performances des médecins au même niveau que celui observé lors d'une intoxication alcoolique. Ce phénomène expose les patients à des risques accrus et compromet la qualité des soins.
2. La physiologie du sommeil révèle l'importance de chaque cycle pour la santé globale.
Le sommeil n'est pas un état uniforme, mais plutôt une série de cycles complexes qui jouent un rôle central dans la récupération et le bien-être. Un cycle de sommeil complet dure environ 90 minutes et comprend plusieurs stades, notamment le sommeil à ondes lentes (NREM) et le sommeil paradoxal (REM). Le sommeil profond, ou sommeil à ondes lentes, est essentiel pour la régénération cellulaire, la réparation des tissus, et la consolidation de la mémoire. De son côté, le sommeil REM est indispensable pour le traitement des émotions et la mémorisation des compétences motrices. Perturber ces cycles peut mener à des troubles du sommeil, affaiblir le système immunitaire, et augmenter les risques de maladies chroniques.
3. La privation de sommeil a des impacts délétères sur la cognition, l'humeur, et la santé physique.
Le manque de sommeil affecte profondément notre santé mentale et physique. À court terme, il réduit les performances cognitives, allonge le temps de réaction, et altère la régulation émotionnelle, rendant les individus plus susceptibles de réagir de manière excessive aux situations stressantes. Sur le long terme, la privation de sommeil est associée à un risque accru de maladies graves telles que les maladies cardiovasculaires, le diabète de type 2, et la dépression. Une étude de Cappuccio et al. (2010) a révélé que les personnes dormant moins de six heures par nuit ont un risque significativement plus élevé de développer des maladies coronariennes et des accidents vasculaires cérébraux.
4. L'insomnie chronique nécessite une approche structurée pour être efficacement traitée.
L'insomnie est un trouble du sommeil courant qui peut avoir des effets dévastateurs sur la qualité de vie. Une approche efficace pour traiter l'insomnie chronique est la thérapie cognitive comportementale pour l'insomnie (TCCI). Cette thérapie non pharmacologique vise à modifier les pensées et les comportements qui perpétuent l'insomnie, en utilisant des techniques telles que le contrôle des stimuli, la restriction du sommeil, et la restructuration cognitive. Des études, comme celle de Morin et al. (2009), montrent que la TCCI est plus efficace que les médicaments hypnotiques pour améliorer le sommeil à long terme, sans les risques d'effets secondaires liés à la pharmacothérapie.
5. L'ajustement des habitudes de vie et de l'environnement peut considérablement améliorer la qualité du sommeil.
Pour améliorer la qualité du sommeil, il est essentiel de créer un environnement propice au sommeil et d'adopter des habitudes qui favorisent un sommeil régulier. Établir une routine de sommeil cohérente, en se couchant et en se levant à la même heure chaque jour, aide à réguler l'horloge biologique interne. De plus, optimiser l'hygiène du sommeil en évitant les écrans avant le coucher, en maintenant une chambre sombre et fraîche, et en limitant la consommation de caféine peut faire une grande différence. Enfin, synchroniser le timing de la nutrition et de l'exercice avec les rythmes circadiens naturels aide à améliorer non seulement la qualité du sommeil, mais aussi la santé globale.
#17 - Dre. Anne-Isabelle Dionne - Hormonothérapie substitutive chez la femme
Dans cet épisode, j'accueille Anne Isabelle pour discuter de l'hormonothérapie substitutive chez les femmes, en démystifiant les idées reçues et en explorant les bénéfices et les risques. Nous abordons également comment ces traitements peuvent être adaptés aux besoins individuels des patientes, en mettant l'accent sur les symptômes spécifiques liés aux déficits hormonaux et les interventions possibles.
1. L'hormonothérapie substitutive est plus qu'un simple traitement symptomatique.
L'hormonothérapie substitutive est souvent perçue comme un moyen de soulager les symptômes de la ménopause, tels que les bouffées de chaleur, les sueurs nocturnes et les troubles du sommeil. Cependant, ses bénéfices vont bien au-delà de la simple gestion des symptômes. L'hormonothérapie joue un rôle dans la prévention des maladies cardiovasculaires, la réduction du risque d'ostéoporose, et l'amélioration de la santé cognitive. Des études ont montré que l'estradiol 17-bêta, en particulier, peut ralentir la progression de la plaque athéromateuse, réduisant ainsi le risque d'infarctus et d'autres complications cardiovasculaires. De plus, l'hormonothérapie peut améliorer la densité osseuse, réduisant ainsi le risque de fractures ostéoporotiques, et elle a également été associée à une diminution du risque de démence, en particulier lorsqu'elle est débutée tôt après la ménopause.
2. La distinction entre hormones bio-identiques et synthétiques est essentielle.
Les hormones bio-identiques, telles que l'estradiol 17-bêta et la progestérone, sont chimiquement identiques à celles produites naturellement par le corps. Elles sont donc mieux tolérées et présentent un profil de sécurité supérieur, avec moins de risques d'effets secondaires négatifs. En revanche, les hormones synthétiques, comme le Provera (acétate de médroxyprogestérone) et les estrogènes conjugués équins (prémarin), sont associées à des risques accrus, notamment un risque élevé de cancer du sein et de maladies cardiovasculaires. Le choix de l'hormone et de sa forme d'administration (orale ou transdermique) doit être soigneusement adapté à chaque patiente pour maximiser les bénéfices tout en minimisant les risques.
3. L'approche personnalisée est clé pour un traitement efficace.
Le traitement hormonal substitutif n'est pas une solution universelle. Chaque patiente présente des symptômes et des besoins spécifiques qui nécessitent une évaluation clinique approfondie et un ajustement des doses en conséquence. Par exemple, certaines femmes peuvent nécessiter une faible dose d'estradiol en raison d'une sensibilité accrue, tandis que d'autres peuvent avoir besoin de doses plus élevées pour atteindre un soulagement symptomatique optimal. Le dosage des hormones, comme la progestérone et l'estradiol, peut être nécessaire pour s'assurer d'une absorption adéquate et d'une efficacité clinique. Ce suivi rigoureux permet également de surveiller les éventuels effets secondaires et de faire les ajustements nécessaires pour garantir que le traitement est à la fois sûr et efficace.
4. Les habitudes de vie jouent un rôle central dans la gestion de la périménopause et de la ménopause.
Les habitudes de vie sont essentielles pour maximiser les bénéfices de l'hormonothérapie et pour gérer les symptômes de la périménopause et de la ménopause. Une alimentation riche en nutriments, faible en glucides raffinés, et équilibrée en bonnes graisses et protéines peut aider à stabiliser les niveaux d'insuline et à réduire les effets négatifs de la résistance à l'insuline, qui est souvent exacerbée pendant la périménopause. L'exercice régulier, en particulier la musculation et les activités aérobiques, améliore la sensibilité à l'insuline, aide à maintenir la densité osseuse, et peut atténuer les symptômes comme la fatigue et les sautes d'humeur.
Le sommeil est un autre pilier fondamental. Dormir suffisamment, environ 7 à 8 heures par nuit, permet une meilleure régulation hormonale, y compris la production de cortisol, qui peut sinon aggraver les symptômes de la ménopause. Les techniques de gestion du stress, comme la méditation, le yoga, et la respiration profonde, peuvent réduire les niveaux de cortisol et améliorer l'équilibre hormonal.
5. Symptômes et traitement des déficits hormonaux : une approche personnalisée
Les déficits hormonaux qui surviennent pendant la périménopause et la ménopause peuvent se manifester par une variété de symptômes physiques et psychologiques. Parmi les plus courants, on trouve :
- Bouffées de chaleur et sueurs nocturnes : Ces symptômes résultent du déclin des niveaux d'estrogène, perturbant la régulation de la température corporelle. L'hormonothérapie substitutive, en particulier l'estradiol 17-bêta, s'est avérée très efficace pour réduire ces symptômes, qu'elle soit administrée par voie orale ou transdermique.
- Troubles du sommeil : Le manque d'estrogène et de progestérone peut entraîner des troubles du sommeil, y compris l'insomnie et un sommeil fragmenté. La progestérone bio-identique, grâce à son effet calmant sur le système nerveux central, aide à restaurer un sommeil profond et réparateur.
- Déclin cognitif et troubles de l'humeur : Les femmes en périménopause et en ménopause peuvent ressentir des troubles de la mémoire, des difficultés de concentration, et des sautes d'humeur. L'hormonothérapie bio-identique, en particulier lorsqu'elle est débutée tôt dans la transition ménopausique, peut aider à préserver les fonctions cognitives et à stabiliser l'humeur. La progestérone, qui a des effets calmants, est particulièrement utile pour gérer l'anxiété et l'irritabilité.
- Perte de libido et fatigue : Le déclin de la testostérone, qui joue un rôle dans la libido et la vitalité, peut être particulièrement problématique. Une supplémentation en testostérone bio-identique peut aider à restaurer le désir sexuel, améliorer l'énergie et la motivation, et renforcer la masse musculaire.
- Douleurs articulaires et musculaires : Avec la baisse des niveaux d'estrogène, certaines femmes peuvent éprouver des douleurs articulaires et musculaires. L'hormonothérapie peut aider à réduire ces douleurs en améliorant l'hydratation des tissus et la fonction musculaire.
- Prise de poids et modifications de la composition corporelle : La ménopause s'accompagne souvent d'une prise de poids, en particulier au niveau de l'abdomen, due à une augmentation de la résistance à l'insuline et à une diminution de la masse musculaire. Une gestion adéquate de la nutrition, combinée à l'exercice et à l'hormonothérapie, peut aider à maintenir un poids santé et à prévenir la prise de graisse viscérale.
Le traitement des déficits hormonaux doit être personnalisé en fonction des symptômes spécifiques de chaque patiente, de ses antécédents médicaux et de ses préférences personnelles. Par exemple, certaines femmes peuvent préférer l'application de gels transdermiques pour éviter les effets du passage hépatique, tandis que d'autres préfèrent la facilité des comprimés oraux. Le dosage doit être régulièrement ajusté en fonction des réponses cliniques et, si nécessaire, confirmé par des tests sanguins pour assurer une absorption optimale.
En somme, une approche intégrée qui combine une hormonothérapie personnalisée, des modifications des habitudes de vie, et une éducation continue sur les effets des hormones sur le corps, offre la meilleure chance d'améliorer la qualité de vie des femmes en périménopause et en ménopause.
#18 - Dr. Paul Terriault - Microbiome et maladies cardiovasculaires
Dans cet épisode, j'ai discuté avec Paul Thériault, cardiologue et hémodynamicien, de l'évolution de la cardiologie au fil des ans, et nous avons exploré le lien fascinant entre le microbiome et la santé cardiovasculaire. Nous avons abordé les changements importants dans les traitements cardiovasculaires et mis en lumière l'importance de la prévention, y compris le rôle clé du microbiome dans la gestion des maladies cardiaques.
1. L'évolution des traitements cardiovasculaires
Le traitement des maladies cardiovasculaires a beaucoup évolué au fil des décennies. Paul a partagé son expérience de plus de 38 ans en cardiologie et a souligné les progrès incroyables réalisés dans les interventions d'urgence, telles que les angioplasties et les pontages coronariens, qui sauvent des vies au quotidien. Cependant, il a également insisté sur le fait que ces avancées ont un coût énorme, tant en termes de ressources que de souffrance humaine. Une statistique frappante mentionnée dans l'épisode indique que d'ici 2035, le coût du traitement des maladies cardiaques pourrait atteindre 750 milliards de dollars par an aux États-Unis. Cela souligne l'importance de se concentrer davantage sur la prévention des maladies plutôt que de se contenter de les traiter une fois qu'elles sont présentes.
2. L'importance de la prévention primaire
La prévention primaire consiste à prévenir l'apparition des maladies cardiovasculaires avant qu'elles ne se développent. Paul a expliqué que la prévention peut réduire jusqu'à 80-90% des cas de maladies cardiaques, selon l'Organisation Mondiale de la Santé. Il a également souligné que malgré les recommandations claires depuis des décennies en faveur d'une alimentation basée sur les plantes et d'une réduction des produits transformés, ces messages n'ont pas encore été suffisamment adoptés par la population. Les preuves scientifiques soutiennent de manière écrasante les bienfaits des régimes tels que la diète méditerranéenne, DASH, et nordique, toutes riches en fibres, en protéines végétales et faibles en graisses saturées. En adoptant ces régimes, les auditeurs peuvent faire un pas important vers une meilleure santé cardiovasculaire.
3. Le microbiome : un acteur clé dans la santé cardiovasculaire
Le microbiome, souvent appelé notre "deuxième cerveau", joue un rôle dans la santé globale et spécifiquement dans la santé cardiovasculaire. Paul a expliqué que notre microbiome est constitué de trillions de microbes vivant en symbiose avec nous, influençant tout, du métabolisme des graisses à l'inflammation systémique. Les études montrent que le microbiome peut affecter directement le développement des plaques athérosclérotiques, responsables des crises cardiaques et des AVC. Par exemple, le triméthylamine N-oxyde (TMAO), un métabolite produit par certaines bactéries intestinales à partir de la carnitine et de la choline (présentes dans les produits animaux), a été associé à un risque accru de maladies cardiovasculaires. En d'autres termes, ce que nous mangeons influence non seulement notre microbiome, mais aussi notre santé cardiaque.
4. Comment favoriser un microbiome sain
Pour favoriser un microbiome riche et varié, il est essentiel d'adopter une alimentation riche en fibres, en polyphénols et en aliments fermentés. Les fibres alimentaires, que l'on trouve dans les fruits, légumes, légumineuses et grains entiers, sont particulièrement importantes car elles nourrissent les bonnes bactéries dans notre intestin. Les polyphénols, présents dans les aliments colorés comme les baies, le thé et le chocolat noir, agissent comme des antioxydants qui soutiennent un microbiome sain. Enfin, les aliments fermentés comme le kimchi, le kefir et la choucroute introduisent des bactéries bénéfiques directement dans notre système digestif. Une étude a montré que les personnes qui consomment régulièrement des aliments fermentés ont une plus grande diversité microbienne et des marqueurs inflammatoires plus faibles, ce qui est bénéfique pour la santé cardiaque.
5. Les dangers des aliments transformés et de l'hyper-propreté
Paul a également mis en garde contre les dangers des aliments transformés et de l'hyper-propreté. Les additifs alimentaires, comme les émulsifiants et les plastifiants, perturbent notre microbiome et peuvent conduire à une inflammation chronique, qui est un facteur clé dans le développement des maladies cardiovasculaires. De plus, il a expliqué que l'hyper-propreté, exacerbée par la pandémie de COVID-19, peut nuire à notre microbiome en réduisant notre exposition aux microbes bénéfiques. Il est important de trouver un équilibre, en évitant les produits chimiques inutiles dans notre alimentation et notre environnement, tout en permettant à notre corps de développer une résistance naturelle en interagissant avec le monde qui nous entoure, y compris en passant du temps dans la nature et en ayant des animaux de compagnie.
A+
Julien